La face cachée des crèmes solaires

Lire ces lignes, c’est déjà choisir de ne plus subir. 


🌿 En bref aujourd’hui :


 🎓 Ce que tu vas apprendre

Pourquoi la crème solaire peut traverser ta peau, perturber tes hormones, et détruire des écosystèmes entiers… et comment faire mieux, pour toi et pour la mer.

 🧠 Le mythe que tu vas déconstruire

Toutes les crèmes solaires protègent efficacement et sans danger. (Spoiler : certaines font plus de mal que de bien.)

 📘 Trop pressé·e ? Un résumé t’attend en bas de la lettre pour t’aider à retenir l’essentiel.




Sur la plage, c’est un rituel.

On ouvre le tube, on presse, on étale. On sent l’odeur de vacances, la peau un peu collante.

On se dit qu’on protège ce qui compte : notre peau, notre santé. Mais que savons-nous vraiment de ce qu’il y a dans ce tube ? Aujourd’hui, je voudrais t’inviter à regarder ce que cache ce geste si anodin…


Pourquoi ce geste nous semble logique

Les UVB brûlent.

Les UVA vieillissent.

La peau garde parfois la mémoire d’une journée d’été pour des années.

La crème solaire nous donne l’impression d’être protégés, et cette impression est souvent vraie. Alors oui, se protéger est vital.

Mais la question, c’est comment.


🌪️ Ce qu’on découvre quand on gratte

Avant tout, il faut savoir qu’il existe deux grandes familles de filtres :

🧪 Les filtres chimiques, qui absorbent les rayons UV et les transforment en chaleur. 🌱 Les filtres minéraux, comme l’oxyde de zinc ou le dioxyde de titane, qui reflètent les UV. Plus sûrs pour toi et pour la mer… à condition d’éviter les nanoparticules. Ce sont surtout les filtres chimiques avec leurs composés — oxybenzone, octinoxate, homosalate —qui posent problème, pour nous et pour la mer. 





👤 Pour nous

Ce qui inquiète d’abord, c’est que ces filtres invisibles ne restent pas seulement à la surface.

En quelques jours d’utilisation, des études ont détecté des concentrations d’oxybenzone dans le sang 40 fois supérieures au seuil que la FDA considère comme nécessitant des études toxicologiques.

On les retrouve aussi dans l’urine et même dans le lait maternel.


Ces molécules ne sont pas neutres. Elles sont capables de perturber le système hormonal, altérant la production d’œstrogènes et de testostérone, fragilisant la fertilité et la thyroïde.

Chez l’homme, une étude (Louis et al., 2013) a mis en évidence des anomalies du sperme corrélées à des taux d’oxybenzone chez des baigneurs réguliers.


Enfin, sous le soleil, certains filtres comme l’octocrylène se dégradent en benzophénone, un composé classé comme potentiellement cancérogène, détecté dans 100 % des crèmes testées par Que Choisir en 2021.

Et pour la peau, ils peuvent provoquer des allergies spécifiques à la lumière.


🪸 Pour les océans



Chaque été, près de 14 000 tonnes de crème solaire se déversent dans les océans.

Les filtres chimiques — oxybenzone, octinoxate, homosalate — s’accumulent dans les eaux.

Ils modifient les hormones des polypes coralliens, altèrent l’ADN des algues symbiotiques, et finissent par provoquer ce que l’on appelle le blanchiment des coraux.

Les poissons et crustacés aussi voient leur fertilité diminuer, leurs embryons se déformer, leur croissance ralentir.


🌴 Pour preuve : des îles interdisent déjà ces filtres



Hawaï, Palaos, les îles Vierges, Bonaire… Dans ces paradis marins, certains filtres chimiques ont été purement interdits à la vente et à l’usage, pour tenter de sauver les récifs.

Ces mesures montrent bien que l’impact est réel, et que les dégâts ne sont plus acceptables.

Et il ne s’agit pas seulement d’un problème lointain : ces mêmes filtres restent encore largement utilisés en Europe, y compris en France, dans de nombreuses crèmes solaires conventionnelles.

Leur présence n’est ni exceptionnelle ni marginale, et les réglementations européennes autorisent des concentrations bien plus élevées que les seuils jugés « à risque » par certaines études.


🌱 Le pas de côté : vers un choix plus intelligent



Alors que faire ? On pourrait croire qu’il n’y a pas d’alternative. Mais il existe des gestes plus doux, plus justes, pour se protéger… autrement.


Beaucoup se tournent aujourd’hui vers des crèmes dites « reef safe », plus respectueuses des océans, qui utilisent des filtres minéraux comme l’oxyde de zinc ou le dioxyde de titane, sans nanoparticules.

C’est un meilleur choix.

C’est un choix plus responsable.

Mais ce n’est pas la perfection non plus.


🌸 Que signifie vraiment “reef safe” ?

 Le terme reef safe (sûr pour les récifs) désigne des crèmes sans les principaux filtres chimiques identifiés comme toxiques pour la vie marine.

Ces produits utilisent en général des filtres minéraux non nano et des formules plus douces pour les écosystèmes.

Mais attention : reef safe n’est pas une appellation officielle ni contrôlée.

Avant d’acheter, vérifie que la crème est :

✅ sans oxybenzone, octinoxate, homosalate

✅ avec filtres minéraux non nano

✅ idéalement certifiée bio ou éco-responsable


Cependant ces crèmes finissent quand même dans l’eau, et les minéraux peuvent, à haute dose, perturber certains écosystèmes. De plus, leur texture plus épaisse et leur film blanc font qu’elles ne sont pas toujours agréables à appliquer. 

🌞 Tes gestes diamants :

 ✅ Préférer les produits reef safe, non nano et certifiés.

✅ Porter des vêtements anti-UV, un chapeau, des lunettes.

✅ Éviter les heures les plus brûlantes, et rester à l’ombre.

✅ Se rappeler que moins on met de crème dans la mer, mieux elle respire.


On ne peut pas être parfaits.

Mais on peut être plus conscients.

Chaque geste compte, même petit.

On ne protège pas seulement notre peau… on protège aussi le souffle fragile de la mer, ses récifs silencieux et ses milliers de vies. La plus belle protection est celle qui prend soin de toi… sans faire suffoquer la mer. 


🌿 Si cette lettre a planté quelque chose en toi, tu peux le dire avec un cœur. 


Je te souhaite un été doux, éveillé et léger.  Ce que tu comprends devient ta force. 

Essalya 




🔗 Références

🧪 1. Absorption sanguine des filtres UV (JAMA, FDA 2020)

 Étude clinique réalisée sous conditions d’usage intensif, montrant que plusieurs filtres (oxybenzone, avobenzone, octocrylene, homosalate, octisalate, octinoxate) dépassent le seuil de 0,5 ng/mL dans le sang dès 2 heures après application, et restent présents jusqu’à 21 jours plus tard.

➡️ Effect of Sunscreen Application on Plasma Concentration of Sunscreen Active Ingredients: A Randomized Clinical Trial (JAMA) https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2759002 


🧬 2. Effet sur la fertilité masculine (Environmental Health Perspectives, 2013)

 Étude LIFE : association entre taux urinaires de filtres UV et anomalies de la qualité du sperme chez des baigneurs réguliers.

➡️ Urinary Concentrations of Benzophenone-Type UV Light Filters and Their Association with Semen Quality (Environmental Health Perspectives) https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC4592813/ 


🔬 3. Libération de benzophénone par l’octocrylène (Chemical Research in Toxicology, 2021)

 Étude en laboratoire démontrant que l’octocrylène se dégrade en benzophénone (suspectée cancérogène) — retrouvée dans 100 % des produits analysés.

➡️ Benzophenone Accumulates over Time from the Degradation of Octocrylene in Commercial Sunscreen Productshttps://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33682414/ 


📘 Résumé — La face cachée des crèmes solaires  Il existe deux grandes familles de filtres :

🧪 Les filtres chimiques, qui absorbent les rayons UV et les transforment en chaleur. 🌱 Les filtres minéraux, comme l’oxyde de zinc ou le dioxyde de titane, qui reflètent les UV. Plus sûrs pour toi et pour la mer… à condition d’éviter les nanoparticules. Ce sont surtout les filtres chimiques avec leurs composés — oxybenzone, octinoxate, homosalate —qui posent problème, pour nous et pour la mer. 


  • Ils traversent la peau, s’accumulent dans le sang, l’urine et le lait maternel, à des niveaux bien supérieurs aux seuils de sécurité.
  • Ils perturbent les hormones (œstrogènes, testostérone, thyroïde), fragilisent la fertilité et déclenchent des allergies cutanées.
  • Certains se dégradent en composés cancérogènes.
  • Dans la mer, ils tuent les coraux, altèrent l’ADN des algues symbiotiques, perturbent la reproduction des poissons et crustacés.

 Le terme reef safe (sûr pour les récifs) désigne des crèmes sans les principaux filtres chimiques identifiés comme toxiques pour la vie marine. Elles ont une texture plus épaisse et laissent un film blanc sur la peau ce qui est moins agréable qu’une crème solaire chimique.Reef safe n’est pas une appellation officielle ni contrôlée.
Avant d’acheter, vérifie que la crème est :
✅ sans oxybenzone, octinoxate, homosalate
✅ avec filtres minéraux 
non nanoLes gestes diamants :✅ Préférer les produits reef safe, non nano et certifiés.
✅ Porter des vêtements anti-UV, un chapeau, des lunettes.
✅ Éviter les heures les plus brûlantes, et rester à l’ombre.
✅ Se rappeler que moins on met de crème dans la mer, mieux elle respire.