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J'ai arrêté d'offrir du poison. Et toi ?

Lire ces lignes, c’est déjà choisir de ne plus subir.


En bref aujourd’hui : 🍬

 🎓 Ce que tu vas apprendre 

Repérer les multiples noms du sucre caché sur les étiquettes, même dans les produits salés ou “sains”. 

🧠 Le mythe que tu vas déconstruire

“Le cerveau a besoin de sucre !” Un slogan des industriels, loin des vrais besoins de ton corps. 

📘 Trop pressé·e ?
Je t’invite à lire directement la synthèse en fin d’article pour retenir l’essentiel. 


En 1700, chaque Français consommait moins d’un kilo de sucre par an, réservé aux grandes fêtes.
Aujourd’hui : 35 à 40 kg par an et par personne. Une multiplication par 40 !


Un plaisir devenu piège.

Offrir une boîte de chocolats, un gâteau, une pâtisserie… Ce geste semble anodin.

Mais en quelques générations, le sucre n’est plus un plaisir d’exception. C’est devenu la norme, puis l’addiction. 


Ton cerveau réclame-t-il vraiment du sucre ?

C’est le mythe le plus répandu : « le cerveau a besoin de sucre ! »

Oui, notre cerveau utilise du glucose. Mais il n’a aucun besoin d’un afflux de sucres rapides, industriels, quotidiens. Une alimentation naturelle (fruits, légumes, céréales complètes, légumineuses) apporte un flux stable et suffisant de glucose.

Les produits sucrés, eux, créent des montagnes russes énergétiques : pic d’énergie, chute, puis nouvelle envie.

Résultat : ton corps en réclame toujours plus… alors qu’il n’en a pas besoin.


Comment ils nous rendent accros

 Les industriels ont bien compris le piège : 

  • Le sucre rend dépendant — il fidélise le consommateur.
  • Il masque les défauts (texture, goût, conservation).
  • Il est peu coûteux et valorise des ingrédients de qualité médiocre.

 Mais surtout, ils dissimulent le sucre sous des dizaines de noms :

Un même produit peut en contenir 4 ou 5 sortes différentes, pour ne pas afficher “sucre” en tête d’étiquette ! 


Graine de savoir – Sais-tu les repérer ?

 Voici quelques noms de sucres à traquer sur les étiquettes

  • Sirop de glucose-fructose
  • Dextrose
  • Maltodextrine
  • Sucre inverti
  • Extrait de malt d’orge
  • Jus de fruits concentré
  • Fructose
  • Lactose
  • Miel
  • Mélasse
  • Caramel
  • Sirop de maïs À noter :
    Même “le jus de fruits concentré” est aussi néfaste qu’un sucre ajouté !
    On retire l’eau, on concentre les sucres (fructose), on obtient un produit qui entraîne des pics de glycémie et surcharge le foie, exactement comme un sucre raffiné.

 Quant au lactose, c’est tout simplement le sucre naturel du lait, composé de glucose et de galactose. Comme tout sucre rapide, il participe aux pics de glycémie.  


Décodage express : des produits trompeurs



Exemple 1 : barre de céréales « saines » (exemple réel d’une marque connue) : 

  • Flocons d’avoine
  • Sirop de glucose-fructose
  • Sucre
  • Pépites de chocolat (sucre, pâte de cacao…)
  • Miel
  • Huile végétale
  • Maltodextrine
  • Extrait de malt d’orge

 Explication :

Dans ce seul produit, tu trouves : 

  • Sucre (saccharose)
  • Sirop de glucose-fructose (très utilisé car très sucrant et moins cher)
  • Miel (naturel, mais c’est du sucre)
  • Maltodextrine (dérivé d’amidon, avec un index glycémique très élevé)
  • Extrait de malt (apporte du sucre simple, le maltose)

 Résultat :

Au lieu d’un seul “sucre”, il y en a 5 formes différentes, parfois plusieurs fois dans la liste. Cela permet à la marque d’éviter que “sucre” n’apparaisse dans les tout premiers ingrédients, ce qui serait un mauvais signal pour le consommateur.


Exemple 2 : Céréales du petit-déjeuner pour enfants



Liste d’ingrédients : 

  • Farine de blé
  • Sucre
  • Sirop de glucose
  • Miel
  • Extrait de malt d’orge
  • Cacao maigre

 Explication : 

  • Sucre, sirop de glucose, miel, extrait de malt : tout ça dans le même bol !



Exemple 3 : Yaourt aux fruits sucré

 Liste d’ingrédients : 

  • Lait
  • Préparation de fruits (fruits, sucre, sirop de glucose-fructose)
  • Sucre
  • Ferments lactiques

 Explication : 

  • Le sucre apparaît plusieurs fois (dans la préparation de fruits, sous forme de sucre simple et de sirop de glucose-fructose, puis encore ajouté dans le yaourt lui-même).



Objectifs 

  • Diminuer la visibilité du “sucre” en tête de liste.
  • Ajouter plusieurs textures, saveurs et effets de conservation.
  • Rendre le produit plus addictif sans que le consommateur s’en rende compte.



Le sucre s’invite partout… même dans le salé !

As-tu déjà regardé la composition de frites surgelées ?

Pommes de terre, huile… et dextrose (un sucre) !

Il sert à obtenir une couleur dorée et une croûte croustillante, même si la pomme de terre n’est pas naturellement sucrée. Idem pour la charcuterie, les sauces, les plats préparés, les bouillons cubes :

Le sucre est partout, même là où tu ne t’y attends pas. 


Petits plaisirs, grandes conséquences

 Le sucre semble innocent, mais il laisse de lourdes traces sur la santé : 

  • À court terme : pic d’énergie suivi d’un effondrement, irritabilité, fringales…
  • À long terme : prise de poids, surcharge hépatique, diabète, maladies cardiovasculaires, vieillissement accéléré, inflammation chronique, troubles de l’attention…
  • Chez l’enfant : agitation, difficultés de concentration, appétit déréglé.


Comment le marketing a volé nos fêtes

Si le sucre est devenu incontournable, c’est parce qu’on l’a associé à l’amour, la fête, la récompense.

Anniversaire sans gâteau ? Impensable.

Kinder, Ferrero Rocher, chocolats Lindt… chaque publicité fait du sucre le messager du bonheur. On ne célèbre plus. On surdose.

On nous a appris que l’amour se mesure en calories vides.


Fatigue et sucre : le cercle infernal

Quand tu es fatigué, le sucre te tente. Tu ressens un shoot d’énergie et de réconfort.

Mais cet effet est éphémère, la fatigue revient… et tu ressens le besoin d’en reprendre.

Bonne nouvelle : plus tu diminues ta consommation, moins ton corps en réclame.

Le cercle vicieux peut se rompre. 



Langage silencieux du corps

 Écoute les signaux subtils que ton corps t’envoie si tu consommes trop de sucre : 

  • Somnolence après le repas
  • Envie irrépressible de sucre vers 16-17h
  • Soif fréquente, bouche sèche
  • Coup de fatigue soudain, humeur en montagnes russes
  • Petites inflammations invisibles (gencives, peau, digestion)

 Prendre conscience de ces signes, c’est déjà enclencher un changement. 



Mini-action du jour

 La prochaine fois que tu fais tes courses, choisis consciemment de changer une habitude

  • Compare deux marques d’un même produit (biscuits, céréales, yaourt, pain de mie…).
  • Prends le temps de lire la liste d’ingrédients et repère les différents sucres cachés.
  • Sélectionne la version la moins sucrée, ou celle où le sucre n’est pas dans les trois premiers ingrédients.
  • Félicite-toi de cette victoire douce : tu viens de semer une différence réelle pour ta santé… et peut-être pour celle de ta famille.

Sortir du moule : oser offrir autrement

Notre réflexe d’offrir systématiquement du sucré est le fruit d’un conditionnement profond.

Et si, la prochaine fois, tu offrais autre chose ? Un livre, une plante, une balade, un objet utile ou même… un mot sincère. 

Offrir autrement, c’est choisir ce que tu veux vraiment transmettre : la santé, la liberté, la sincérité.

 J’ai arrêté d’offrir du poison. Et toi ? 


Si cette lettre a planté quelque chose en toi, tu peux le dire avec un cœur. 


Ce que tu comprends devient ta force. 


Prends soin de toi,


Cécilia 

pour Essalya 



Sources scientifiques :


Te Morenga, L., Mallard, S., & Mann, J. (2013). Dietary sugars and body weight: systematic review and meta-analyses of randomized controlled trials and cohort studies.https://www.bmj.com/content/346/bmj.e7492 


World Health Organization (2015). Guideline: Sugars intake for adults and children.

Recommandation mondiale : limiter les sucres libres à moins de 10 % (idéalement 5 %) de l’apport énergétique quotidien https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/149782/9789241549028_eng.pdf



En résumé :

  • Entre 1700 et aujourd’hui, la consommation de sucre a été multipliée par 40 !  On le retrouve même dans les produits salés (frites, charcuterie, sauces).
  • Le cerveau n’a pas besoin de sucreries, mais de glucose naturel, délivré lentement par les fruits, légumes, céréales complètes et légumineuses.
  • Le sucre rend dépendant, provoque des pics d’énergie suivis de fatigue, et favorise prise de poids, troubles de l’attention, maladies métaboliques.
  • Les industriels multiplient les sucres cachés :
    Repère ces noms dans les ingrédients :
    Sirop de glucose-fructose, dextrose, maltodextrine, sucre inverti, extrait de malt d’orge, jus de fruits concentré, fructose, lactose, miel, mélasse, caramel, sirop de maïs.
  • Le marketing nous a conditionné à associer sucre et fête, mais c’est de cette prise de conscience que l’on pourra agir autrement.